Avec la course de longue distance, réveillez votre instinct primitif

L’héritage du développement de l’espèce humaine nous a transmis une aptitude à courir ou à marcher longtemps. Depuis la naissance de la bipédie, il y a 4,4 millions d’années, ces facultés n’ont cessé d’évoluer pour devenir celles que nous connaissons aujourd’hui avec l’ultra-endurance.
Et pourtant, les débuts de la bipédie n’étaient pas très prometteurs. Les premiers hominidés n’étaient pas des champions des longues distances. A la vue des performances réalisées aujourd’hui, les spécialistes en déduisent que c’est donc plus tard, au cours de l’humanisation, que l’homme aurait acquis ses aptitudes à l’effort d’endurance.

Nous sommes tous des bipèdes primitifs.

L’évolution de la posture bipède a influencé de nombreux paramètres : locomotion, alimentation, domination, thermorégulation. Depuis les premiers signes d’adaptation à la course à pied, grâce à notre aïeul Homo Erectus, il y a environ 2 millions d’années, cette sélection de l’humanisation n’a cessé d’évoluer.

Notre ancêtre très éloigné se serait spécialisé dans la course pour vivre et survivre, et ainsi se distinguer des autres grands singes, par ses qualités morphologiques de coureur. Courir est une forme primitive du mouvement humain. Nous sommes tous naturellement dotés, aujourd’hui, d’un patrimoine génétique de coureur à pied.

Des hommes à tout faire

Les fonctions anatomiques de la bipédie humaine, au cours de notre évolution, semble avoir favorisé une polyvalence gestuelle plutôt qu’une spécialisation de la course à pied.

Ainsi, si nous ne sommes pas des champions du monde de la course, de la nage, des franchissements des côtes et des descentes, parmi certaines autres espèces animales, nous sommes capables de pratiquer une multitude de mouvements. Parmi les modes de locomotion, la marche est certainement le domaine dans lequel nous excellons.

Un système de refroidissement ultra-performant

L’homme est un piètre sprinter, en comparaison d’autres spécimens, mais sa morphologie de bipède et sa capacité à transpirer lui confèrent une grande endurance, rare chez les autres primates et les autres mammifères. Chez l’espèce humaine, lors d’un effort d’endurance, la transpiration régule la température corporelle, en réponse à l’intensité ou la température extérieure. Au fur et à mesure que l’eau produite par les glandes situées sous la peau s’évapore, les tissus sont refroidis. Un système performant pour éviter une élévation thermique du cerveau et de l’organisme.

Les autres espèces animales régulent leur température en utilisant les glandes qui se trouvent dans la bouche, en haletant. Une adaptation moins performante à l’effort d’endurance. Il semblerait, qu’aujourd’hui encore, des tribus utilisent cette singularité de l’espèce humaine pour pratiquer la chasse à l’épuisement. Ces hommes sont capables de chasser jusqu’à provoquer l’épuisement total d’un animal, en le traquant, jusqu’à augmenter sa température, tout en réduisant son temps de récupération.

La course à pied comme mode de vie

Au fil du temps, des récits sensationnels ont été transmis, relatant des histoires d’hommes en quête de défis glorieux et des exploits de peuples mythiques, capables de courir des centaines de kilomètres, et parfois dans des environnements peu adaptés (chaleur ou froid).
Les célèbres Tarahumaras (les hommes aux pieds légers), groupe ethnique habitant le nord du Mexique, sont reconnus comme des montagnards capables de couvrir de longues distances sur des sentiers abrupts. Le peuple Sherpa, groupe ethnique originaire du Tibet, a développé des qualités exceptionnelles pour marcher à haute altitude, des heures durant, dans des conditions extrêmes.

Après environ 2 millions d’années de pratique de la course à pied d’endurance, réveillez l’Homo Erectus qui sommeille en vous. Partez sur les traces de vos aïeux, au rythme de foulées primitives.